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Traverser les océans pour étudier au cégep de Sept-Îles

Anne Bontour et son amie ont traversé l'océan pour étudier au cégep de Sept-Îles. Photo : Radio-Canada/Daniel Fontaine

3 septembre 2017 - Une quinzaine d'étudiants des quatre coins du monde ont choisi la ville de Sept-Îles pour y poursuivre leurs études collégiales. Ils expliquent ce qui les a motivés à quitter leur pays d'origine afin de poursuivre leur formation académique sur la Côte-Nord.

Un texte de Louis Garneau

Anne Bontour, Thomas Sinclaire Remay et Émélie Yekawene ont entamé, la semaine dernière, leur première session au cégep de Sept-Îles.

Anne Bontour est arrivée à Sept-Îles il y a quelques semaines. Sa curiosité naturelle l’a amenée à quitter la France pour entamer des études collégiales en technologie minérale.

"Cette envie d'aventure, cette envie de découvrir d'autres personnes qui venaient d'ailleurs, d'autres cultures."

Anne Bontour, étudiante française au cégep de Sept-Îles

L’étudiante de 17 ans a toujours été passionnée par la minéralogie. Plus jeune, sa passion était de collectionner les roches. « Les profs sont très gentils, ils sont vraiment très à notre écoute. »

Pendant son séjour sur la Côte-Nord, elle souhaite profiter au maximum des attraits de la région. « Un rêve qui j'espère va se réaliser, c'est de faire du Ski-Doo. Ça peut paraître bête, mais en France, je n'en ai jamais fait. »

Anne Bontour souhaite également échanger avec les gens de la région et s’intéresse à la culture innue.
Thomas Sinclaire Remaya est originaire de l’île de la Réunion. Il poursuit des études en technologie de maintenance industrielle au cégep de Sept-Îles.
C’est sa passion pour les voitures sport et son ouverture d’esprit qui l’ont amené sur la Côte-Nord.

Thomas Sinclaire Remaya étudie en maintenance industrielle Photo : Radio-Canada/Daniel Fontaine

"Moi j'adore les voitures. Chez nous, on n'a pas de voitures américaines et moi j'adore ça. Je me suis dit : plus tard, après mes études, quand j'aurai un travail..."
Thomas Sinclaire Remaya, étudiant en maintenance industrielle

Lors de son arrivée, la première impression de Thomas a été celle-ci : « Le temps change beaucoup et très rapidement. Le matin je me réveille au soleil. Je sors dehors, il pleut et après il y a des nuages puis revient le soleil. Je ne m'attendais pas du tout à ça. »
L’étudiant de 19 ans compte bien rester sur la Côte-Nord une fois son diplôme en poche. Déjà, il a des projets plein la tête. « Comme j'aime la mécanique, ce serait de trouver une voiture que j'aime et pouvoir la réparer. Réussir mon diplôme d’études collégiales aussi, trouver un travail, avoir une maison », dit-il.

Émélie Yekawene a tout laissé derrière elle pour venir étudier au cégep de Sept-Îles. Originaire de la Nouvelle-Calédonie, son choix s’est arrêté sur la Côte-Nord parce que cette région lui rappelle son pays.

Émélie Yekawene tient à compléter ses études avant de rentrer en Nouvelle-Calédonie. Photo : Radio-Canada/Daniel Fontaine

"Pourquoi Sept-Îles? Parce qu'il y a le bord de mer, le sable. Ça me rappelle chez moi."
Émélie Yekawene, étudiante en technologie de l'informatique

Émélie n’a qu’un objectif en tête : obtenir son diplôme d’études collégiales en technologie de l’informatique et retourner dans son pays pour partager ses connaissances avec sa communauté.

« On vient d'une île et l'informatique n'est pas encore très bien implantée. C'est pour faire avancer mon pays. » En poursuivant des études à l’étranger, elle souhaite également tracer le chemin pour ses six frères et sœurs dont elle est l’aînée.

En quittant son pays, Émélie a décidé de couper les liens familiaux. « En salle de départ en Nouvelle-Calédonie, j'ai dit à mes parents : si je pars, je ferme la porte derrière moi. »

De cette manière, elle veut se concentrer sur ses études pour les trois prochaines années. Elle prévoit rentrer en Nouvelle Calédonie avec son diplôme d’études collégiales en main. Une décision que sa famille respecte.

« Mes grands-parents m'ont dit que s'ils tombent, parce qu'ils sont très vieux, ils ne veulent pas que je retourne juste parce que j'ai appris une mauvaise nouvelle. Ils veulent que je retourne avec mon diplôme même s'ils sont enterrés. »

Avec les informations de Laurence Royer