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Dans la classe de… France Boisvert

Texte publié dans La Presse+ du dimanche 2 avril 2017 -

Nombreux sont les écrivains qui gagnent leur vie comme professeurs, tant au cégep qu’à l’université. Est-ce que cela a une influence sur leur vie d’auteur ? Comment voient-ils leur travail de prof ? France Boisvert nous a accueillis dans son cours « Mythes dans la littérature occidentale » au cégep Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse.
Mario Cloutier 
La Presse

Dans la classe de France Boisvert

Le parcours

France Boisvert est déjà écrivaine quand, en 1997, sept professeurs prennent leur retraite du cégep Lionel-Groulx. Elle y entre et n’en sortira plus. « J’ai une maîtrise en bande dessinée. Je n’avais jamais pensé écrire des livres. J’ai commencé à écrire des nouvelles parce qu’il fallait publier à la maîtrise. Puis, l’Hexagone m’a demandé un roman. Mais pour gagner ma vie, j’ai suivi des cours de pédagogie, donné des cours au secondaire. C’était dur. Heureusement, la porte s’est ouverte au cégep. »


L’auteure

Poésie, prose poétique, nouvelles, roman… France Boisvert a exploré tous les genres depuis son roman Les Samourailles en 1987. Son recueil de nouvelles Un vernis de culture lui a valu le prix AQPF/ANEL 2013. L’année suivante, elle était invitée au Festival international de la poésie de Trois-Rivières pour le récit poétique Vers Compostelle. Son prochain roman, Professeur de paragraphe, racontera les péripéties d’un enseignant de français qui dérape. « Il est très drôle aussi, dit-elle. Je voulais parler des conditions de travail dans les cégeps. » Parution à l’automne 2017.


La prof

La prof s’est aussi impliquée dans le syndicat de son cégep, ce qui l’a empêchée d’écrire comme elle aurait souhaité. « J’ai atterri à la tête du syndicat peu à peu. Je ne négociais qu’avec des femmes. C’était drôle. J’ai beaucoup appris comme ça. Je suis assez sérieuse quand j’enseigne. Il faut donner la matière petit à petit, avec des dates, mais pas trop. [Les élèves] sont capables d’abstraction. C’est une belle découverte pour moi, les jeunes ont de la profondeur. »

Le cours

Le cours « Mythes dans la littérature occidentale » fait partie du programme Histoire et civilisation en formation préuniversitaire. Lors de notre visite, La métamorphose de Kafka était à l’étude. « Les élèves découvrent les fondements, la base, et ils adorent ça, dit-elle. C’est aussi pour moi une grande surprise. Ils voient que ça peut être amusant d’apprendre des choses sérieuses. Je leur ai lu une partie de la Genèse, avec Adam et Ève, et ils ont adoré ça. Ils découvrent en lisant et ils réfléchissent beaucoup. »

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