Nouvelles

Cégep de Sherbrooke - Le plan de match des Volontaires pour la réussite scolaire reçoit une bonne note



Des joueurs de football des Volontaires du Cégep de Sherbrooke   Photo : ICI Estrie/Carl Marchand

4 septembre 2016 - Texte publié par ici.Radio-Canada/ régions // La pire punition pour un joueur de football est de regarder un match sur les lignes de côté. Et c'est précisément la stratégie adoptée par l'entraîneur-chef des Volontaires du Cégep de Sherbrooke pour motiver ses troupes à la réussite scolaire.

Un texte de Carl Marchand

Sept joueurs ont dû patienter avant de faire leur entrée sur le terrain lors du premier match de la saison de la semaine dernière. La raison : ils avaient échoué à un ou deux cours lors de la dernière session. La mathématique est simple : un échec entraîne une suspension d'un quart de match. Deux échecs : deux quarts de suspension.

Le quart-arrière Cédric Tousignant n'a pas obtenu la note de passage à son cours de philosophie l'hiver dernier et a été contraint d'y réfléchir pendant quinze longues minutes.

« Ça me faisait quelque chose de ne pas être sur le terrain pour aider mes coéquipiers. C'était vraiment choquant », admet-il.

Son coéquipier Gabriel Côté, lui, a été écarté de la formation pendant un mois à l'hiver en raison d'un échec l'automne précédent.

« J'ai été un mois sans entraînement, je lançais des ballons à côté du terrain et j'aidais avec les cônes », se rappelle-t-il.

Être privé de jeu pendant le quart d'un match peu sembler minime, mais dans une saison qui ne compte que neuf rencontres, chaque seconde compte, disent les deux joueurs.
L'entraîneur-chef des Volontaires Marc-André Desrochers discute avec Cédric Tousignant et Gabriel Côté
L'entraîneur-chef des Volontaires Marc-André Desrochers discute avec Cédric Tousignant et Gabriel Côté   Photo : ICI Estrie/Carl Marchand

    Les parties, c'est vraiment notre paye à la fin de la semaine. On se prépare quasiment un an pour faire ça.
    Cédric Tousignant, quart-arrière,Volontaires du Cégep de Sherbrooke

Un pari payant

La politique instaurée par l'entraîneur-chef Marc-André Desrochers a rapidement provoqué des résultats. Après un an, le taux de succès des étudiants est passé de 83 % à 93 %. Le pilote de la formation souhaitait notamment défaire l'image des joueurs de football qui se préoccupent peu de leurs études.

« Personne ne m'a mentionné que c'était injuste. Ils savaient quels étaient les objectifs et les règles », explique-t-il.

« Le but, ce n'est pas de punir les jeunes, mais sincèrement de leur donner une motivation pour atteindre l'objectif d'excellence. Cette session-ci, on ne s'en cache pas, on a vraiment l'objectif de réussir 100 % des cours. »
L'entraîneur Marc-André Desrochers regarde un entraînement des Volontaires du Cégep de Sherbrooke
L'entraîneur des Volontaires du Cégep de Sherbrooke, Marc-André Desrochers, coordonne des exercices   Photo : ICI Estrie/Carl Marchand

Parmi les meilleurs

Les joueurs de football sont dorénavant dans le peloton de tête parmi les étudiants-athlètes au Cégep de Sherbrooke.

« C'est excellent. Ça équivaut au volleyball féminin, ils ont presque dépassé les filles sur le plan de la persévérance et des notes scolaires », lance Sylvie Couloumbe, coordonnatrice des services aux étudiants au Centre de l'activité physique du Cégep.
 

    Ce sont beaucoup des athlètes qui, sans ce sport-là, ne seraient peut-être pas venus au Cégep de Sherbrooke ou n'auraient pas continué à poursuivre leurs études. C'est vraiment le football qui les a amenés à se dépasser.
    Sylvie Couloumbe

La politique pourrait s'appliquer à d'autres formations des Volontaires, indique Sylvie Couloumbe, mais la décision appartient aux entraîneurs.