Nouvelles

Traverser l'océan par passion pour les cailloux

Marianna Mitrovic et Marjorie Alies arrivent tout juste de la France pour commencer leurs études à Sept-Îles en minéralurgie.

Collaboration spéciale Fanny Lévesque
Ma Presse

(28 août 2016 - Article publié par La Presse.ca / Le Soleil.(Sept-Îles) Traverser l'océan pour jouer avec des cailloux, c'est ce qu'ont fait deux étudiantes françaises qui, animées par leur passion pour les minéraux, ont choisi de s'inscrire au programme de technologie minérale du Cégep de Sept-Îles.

«Il y en a qui disent: "Ah, les cailloux, les cailloux... c'est pas intéressant!" Moi, je sais pas, c'est naturel, j'adore ça», lance Marjorie Alies du haut de ses 17 ans. Elle et Marianna Mitrovic ont quitté le noyau familial pour tout connaître de la minéralurgie, en s'exilant aussi loin qu'à Sept-Îles, sur la Côte-Nord.

Un grand saut qui est loin de les avoir effrayées. «Mes parents ont été d'accord assez rapidement», confie Marjorie. Ce sont d'ailleurs eux qui ont transmis à leur fille «l'amour de la roche et de la nature», assure-t-elle. «Quand j'étais petite, on prenait la voiture et on partait à la montagne, à la recherche de minéraux, de roches ou de fossiles.»

Un intérêt aussi partagé par sa camarade et qui se voit bien. Dans le local de la collection minérale du pavillon ArcelorMittal du cégep, les jeunes étudiantes sont comme deux petits poissons dans l'eau. «En regardant une roche, on peut tout savoir de son histoire», explique Marianna, promenant ses mains d'un échantillon à l'autre.

Plusieurs spécialisations

Sept-Îles est l'un des trois seuls cégeps de la province à offrir en ses murs les études en technologie minérale. En août, Québec a autorisé l'établissement à enseigner les «voies de sortie» de la géologie et de l'exploitation. Depuis 2011, le collège de Sept-Îles ne dispensait que la spécialisation minéralurgie.

«C'est certain que ce sera plus attractif pour les étudiants», estime le directeur des études, Marc Lavoie. «Ça leur donne une plus grande offre, un plus grand choix.» Le cégep perdait d'ailleurs des élèves à la troisième année du programme, moment où ils doivent choisir leur spécialisation, au profit des autres collèges.

«On n'aura pas à bouger», se réjouit à l'avance Marianne Mitrovic, même si elle n'a pas encore mis le doigt sur son choix de carrière. «C'est intéressant parce que le programme nous offre beaucoup de possibilités, ça touche aussi plusieurs aspects du métier», ajoute Marjorie, qui est déjà encouragée par les perspectives d'emploi.

«On verra, mais c'est un avantage, au bout de trois ans, d'avoir un diplôme et d'avoir la possibilité de commencer à travailler», indique-t-elle, faisant référence à la France, où il est plus long avant d'entrer «dans la vie active». Mais, les jeunes femmes espèrent profiter au maximum de leur formation avant d'envisager l'avenir.

Sur le terrain

Les premières sorties sur le terrain éveillent d'ailleurs déjà leur esprit. «Pas être confiné dans un labo et sortir, c'est vachement intéressant comme approche», s'exclame Marianna. «Être sur le terrain, savoir ce qui se passe, pouvoir toucher, comprendre comment tout est fait. C'est mieux l'avoir de visu que de l'avoir sur papier.»

Six étudiants commencent leur formation en technologie minérale à Sept-Îles. Un nombre que le cégep espère voir grandir avec l'ajout des nouvelles spécialisations, plus populaires que minéralurgie, selon M. Lavoie. «C'est le temps de se former. À la reprise [du marché des ressources], ils seront sur la première ligne, fraîchement diplômés.»