Cégep de Victoriaville - Une forte poussée de croissance pour l'agriculture bio

5 août 2016 - Article publié sur www.laNouvelle.net - Pour la sixième saison consécutive… et depuis plusieurs semaines, les 23 collégiens de deuxième année du programme d'agriculture biologique du cégep de Victoriaville s'affairent à la culture maraîchère à leur ferme-école BioVicto située tout au bout du parc du Boisé des frères.

La saison des récoltes bat son plein à la ferme-école BioVicto. La laitue passée, les tomates et les aubergines commencent. (Photo TC Media – Hélène Ruel)<

Et, depuis le lundi 1er août, ils offrent les fruits de leurs récoltes au kiosque qu'exploitent toujours Joël Roux et sa conjointe Nancy Bussières.

Les collégiens approvisionnent à la fois le public et les 45 abonnés aux paniers Équiterre, la ferme-école ayant pu adhérer au réseau l'an dernier.

60 étudiants à la rentrée!

C'est l'augmentation du nombre d'étudiants qui a permis à la ferme-école de se joindre au réseau.

L'engouement pour l'agriculture biologique ne se dément vraiment pas, les collégiens Mathias Conroy, venu de France pour se former et Félix Lavoie-Lochet de Baie-Saint-Paul en conviennent.

Dans quelques jours, le programme d'agriculture biologique accueillera 60 élèves. C'est dire qu'à l'été 2017, ils seront 60 à travailler à la ferme-école… alors qu'ils n'étaient encore que huit il y a deux ans.

L'aire de 0,7 hectare que les étudiants cultivent ne suffira pas à occuper cette cohorte record de l'été 2018. Même pour la rentrée 2016, le prof en horticulture Pierre-Antoine Gilbert se demande comment les 60 étudiants tiendront dans les 400 mètres carrés de serre du Cégep. «Un joyeux problème!», s'exclame-t-il.

Des projets d'expansion

On sait que l'institution planche depuis longtemps sur des projets d'expansion, cherchant à acquérir une terre où elle pourrait répondre à la «poussée de croissance» de la demande pour la formation en agriculture biologique. On ne connaît pas vraiment l'état d'avancement du projet, mais on sait qu'il est tributaire d'une aide gouvernementale.

Pour l'heure, en production maraîchère, deux profs Robert St-Arnaud et Philippe-Franck Imbeault dispensent les cours. Le Cégep en recrutera-t-il un troisième? La question demeure toujours en suspens.

Le Cégep de Victoriaville est le seul à offrir la formation en agriculture biologique. Il détient l'exclusivité du programme depuis 1987.

Les jeunes Mathias et Félix soutiennent que l'accroissement de la clientèle est en grande partie attribuable à cet incontournable ouvrage du jardinier-maraîcher Jean-Martin Fortier qui a su démontrer que la micro-ferme pouvait être rentable. La médiatisation du livre, l'attrait pour ce mode de vie, le goût de se rapprocher de la nature, contribueraient à l'élan vers l'agriculture biologique selon les deux étudiants. Le prof Gilbert évoque aussi un phénomène de génération. Et ce n'est pas parce qu'on a grandi sur une terre qu'on veut se former en agriculture biologique. De la cohorte des 23 élèves s'affairant aux champs, deux seulement sont fils d'agriculteurs.

30 légumes

«Toujours la même salade!», dit, blagueur, Mathias Conroy lorsque, chaque année, vient le temps de décrire les techniques utilisées, les variétés cultivées (120 variétés de 30 légumes), les nouvelles plantations (les fraisiers offriront leurs premiers fruits à l'été 2017), le jardinage sur petite surface où on cultive, en semi-mécanisé, des bandes de 75 cm de largeur et de 18 mètres de longueur.

Mais ce n'est jamais tout à fait la même «salade» puisque chaque saison s'anime de sa nouvelle cohorte de maraîchers. Et que chacune réserve ses particularités.

Félix dira qu'on a connu un «super beau printemps», que le maïs doit être bien savoureux puisque les écureuils s'y sont dardés. Et il y a ces essais de culture de blé, ces expérimentations de pièges à émergence pour attraper la cécidomyie, un insecte raffolant des légumes de la famille des Brassicaceae, une nouvelle appellation pour les crucifères. On apprend chaque année à la ferme-école BioVicto!

Les heures d'ouverture du kiosque

Jusqu'au 21 août, le kiosque est ouvert tous les jours de 9 à 16 heures.

À partir du 22 août, l'horaire change. Il est ouvert de 9 à 18 heures du lundi au vendredi et de 9 à 17 heures les samedis et dimanches.

Les collégiens y offrent leurs légumes jusqu'au 30 septembre. Le kiosque poursuit sa saison avec la vente des pommes et des produits dérivés.