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Éducation 3e Âge du Collège de Maisonneuve : Il faut réinvestir dans le système d’éducation public

Montréal, le 22 février 2016 _ Les membres d’Éducation 3e Âge du Collège Maisonneuve ont exprimé, en assemblée générale, leur inquiétude quant à l’avenir du réseau d’éducation public. Ils sont d’avis que celui-ci tient moins à une révision des structures qu’à un réinvestissement massif en éducation.

Dans une lettre ouverte adressée le 19 février dernier au ministre de l’Éducation et de l'Enseignement supérieur, monsieur Pierre Moreau, la présidente du conseil d’administration d’ETA, Mme Rose-Lise Blanchette, estime que le réseau d’éducation est menacé par les compressions répétées, la prolifération des frais et les orientations des réformes.

Elle souligne que les membres d’ETA se souviennent de l’état du système d’éducation avant la réforme Parent : « Nous et nos parents avons participé à la création progressive de notre système actuel d'éducation publique, qui est d'ailleurs perçu comme un modèle dans beaucoup d’autres pays. Et nous voulons que nos petits-enfants profitent de ce système public, gratuit et accessible dans toutes les régions. »

Selon la présidente d’ETA, il est important d’investir afin de s’assurer que tous les Québécois sont en mesure d’évoluer, tout au long de leur vie, dans la société du savoir : l’éducation est « ... un des meilleurs outils contre la pauvreté et l'exclusion, ainsi que la meilleure garantie de santé et d'enrichissement collectif ». Elle attire l’attention sur les défis considérables qu’il faut toujours surmonter, dont celui de réduire le taux élevé d’analphabétisme qui nuit au développement du pays.

(Voir plus bas quelques notes sur les enjeux d'éducation au Québec)

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SOURCE ETA - Éducation 3e Âge du Collège de Maisonneuve

http://lescegeps.com/organismes/organismes_a_vocation_particuliere_ou_autre/education_3e_age_du_college_de_maisonneuve

facebook.com/education3eage - twitter.com/Education3e_age

Renseignements : Hervé Simoneau, porte-parole d’ETA, tél. 514-240-2327, courriel :

3eage@cmaisonneuve.qc.ca

 

À propos d'Éducation 3e Âge (ETA)

Fondé en 1975 au Collège de Rosemont, ETA défend le droit à l'éducation des aînés-es depuis 40 ans. Il est rattaché au Collège de Maisonneuve depuis 20 ans.

C'est un regroupement non subventionné de quelque 350 retraités-es et préretraités-es qui a pour mission l'éducation des aînés-es, grâce à des activités organisées en collaboration avec le Collège de Maisonneuve ET des activités intergénérationnelles visant à créer des ponts avec les jeunes du Collège.

Notre attachement à l'éducation publique est d'autant plus fort que notre organisme a été créé par des gens qui n'avaient pas eu la chance ni les moyens d'étudier dans leurs jeunes années et qui ont voulu, la retraite venue, s'organiser dans le jeune réseau des cégeps qui leur a fait une place.

ETA a une tradition d'organisme engagé dans le communautaire et la défense des droits des retraités-es. L'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), le Carrefour Montrose, le Centre communautaire Le chez nous de Mercier, entre autres, y ont vu le jour.

Quelques notes sur les enjeux d’éducation au Québec

Les membres d’Éducation 3e Âge du Collège Maisonneuve ont connu le système d'éducation d'avant la réforme Parent.

  • C’était un système producteur d'inégalités : pas d'argent, pas d'école; pas de diplôme, pas de travail sinon de porteur d'eau.
  • Seulement 3 % des jeunes Canadiens français de 20 à 24 ans fréquentent l'université, tandis que les universités anglophones, McGill, Bishop et Sir-George-Williams (devenue Concordia), accueillent 11 % des jeunes anglophones du même groupe d'âge, selon le Rapport Parent.

Des efforts considérables ont été déployés depuis plus de 50 ans au Québec pour favoriser l'accès aux études.

  • À la suite de la création des cégeps, le taux d’accès aux études collégiales passe de 16 % à 61 % et de 7 % à 45 % pour l’université entre 1960 et 2012 (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Indicateurs de l’éducation – Éditions 2011, Gouvernement du Québec, 2011, p. 63-66).
  • La réforme de l’éducation et la création des cégeps ont favorisé la formation  postsecondaire et la scolarisation massive des filles.
  • Il reste toujours beaucoup à faire : en 2012, seulement 49,6 % des Québécois de 25 à 64 ans détiennent un certificat ou un diplôme d'études collégiales ou universitaires (Institut de la statistique du Québec, Février 2014, Numéro 30).

L'éducation est un projet de société qui commence à la petite enfance, avec les CPE, et se poursuit en continu jusqu’à la formation collégiale et universitaire. Il faut donner aux jeunes les éléments nécessaires pour devenir de bons citoyens, capables d’évoluer et de s’adapter tout au long de leur vie aux changements continuels dans une société du savoir.

Il y a des coûts à ne pas investir dans le savoir. L'ignorance au Québec est déjà effarante.  Selon la Fondation québécoise pour l’alphabétisation, un Québécois sur cinq (de 16 à 65 ans) connaît des difficultés majeures en lecture. Un million d'adultes sont analphabètes au Québec, peut-on lire sur son site.

L'éducation est beaucoup plus un investissement qu’une dépense. À preuve, le réseau des cégeps a rapporté à lui seul 9,8 milliards à la société québécoise en 2012-2013, selon une étude récente de la firme KPMG (La contribution économique des cégeps et des centres collégiaux de transfert de technologie, Montréal, octobre 2014).