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Le Devoir de philo - Quel chemin trace le désir?

12 décembre 2015 | Article publié par Le Devoir -

Le Devoir de philo cède la place cette semaine à la dissertation gagnante du Concours Philosopher édition 2015. Créé en 1988 au Collège Montmorency par Monsieur Pierre Cohen-Bacrie, le concours est maintenant sous la direction du Comité des enseignantes et des enseignants de philosophie (CEEP).

Chloé Pouliot, du Cégep de Sept-Îles, a livré la dissertation gagnante du Concours Philosopher, édition 2015.

Le désir est difficile ; comme sentiment, d’une part, mais également comme sujet de rédaction. Dans les mots de Ghislaine Florival, « aborder le thème du désir est en soi une gageure ou tout simplement une illusion ». Parvenir ne serait-ce qu’à une définition satisfaisante du désir paraît à peu près impossible. Il serait en effet hasardeux de tenter, en quelques mots, de décrire les innombrables facettes du désir, qui peut se projeter avec la même violence sur toute chose, qu’elle soit foncièrement bonne ou mauvaise. Pourtant, la question que nous nous posons, « Quel chemin trace le désir ? », exige que nous sachions de quoi nous parlons. Nous sommes ici confrontés à une question des plus sérieuses, à la fois douloureusement nécessaire et inexorablement vaine.

Si le désir trace le chemin de l’ombre, du vice et de la déchéance, nous devrions le fuir ou, mieux encore, le traquer tel un ennemi afin de l’annihiler et d’accéder ainsi au salut. Au contraire, si la voie que trace le désir est celle de l’épanouissement personnel, nous devrions nous efforcer de comprendre nos désirs et de vivre en harmonie avec eux. Il s’agit donc ici de se demander si le désir doit être traité comme une force extérieure et oppressante ou comme une partie de l’être qu’il se doit d’assumer afin d’être authentique.

Un désir qui nous éloigne de nous-mêmes

Le désir, par son impétuosité, trouble et effraie l’esprit rationnel. L’homme, dont l’essentielle liberté est fondamentalement tributaire de la raison, sent, lorsque le désir le submerge, qu’une part de son autonomie lui est arrachée et qu’il est désormais soumis au joug de ce puissant sentiment. Les enseignements du Bouddha, entre autres, vont en ce sens ; selon ceux-ci, c’est par l’asservissement du désir à la réflexion que le monde, à l’instar de l’esprit de chacun, peut être libéré de ses chaînes.

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