De faux patients pour les hygiénistes dentaires : une collaboration inusitée au Cégep de l’Outaouais

4 décembre 2015 -  Article publié le 3 décembre  sur Radio-Canada.ca /régions -  Au cours de leurs études en Techniques de génie mécanique, quatre étudiants du Cégep de l'Outaouais ont conçu et fabriqué une série de mannequins destinés aux laboratoires de leurs collègues d'hygiène dentaire.

Les quatre étudiants qui ont travaillé sur le projet de mannequin. De gauche à droite : Louis-Philippe Caron, Émile Proulx, Anthony Barrette et Joël Martin. Les quatre étudiants qui ont travaillé sur le projet de mannequin.  Photo :  Ammar Grous

Joël Martin, Anthony Barrette, Émile Proulx et Louis-Philippe Caron ont terminé leurs études collégiales au printemps dernier avec ce projet de synthèse.

Depuis le début du semestre d'automne, les mannequins qu'ils ont produits sont utilisés dans les laboratoires dentaires comme outils de pratique, afin que les étudiants se préparent à traiter des patients humains.

Par le passé, le programme d'hygiène dentaire disposait d'un seul mannequin, au coût plutôt élevé.
« Si le département d'hygiène dentaire avait à acheter pièce par pièce, par mannequin complet, ça avoisinerait les 10 000 $ », affirme l'enseignant de génie mécanique, Ammar Grous. Impossible, donc, d'en avoir suffisamment pour accommoder chaque étudiant.

Des vertus formatrices

En produisant des mannequins sur mesure, qui répondent directement à les besoins, leurs collègues de génie mécanique ont permis aux futurs hygiénistes dentaires d'avoir accès à une quinzaine de dispositifs, qui leur offrent la possibilité de s'exercer en classe et même la fin de semaine.

En plus de présenter une solution plus économique au programme d'hygiène dentaire, le projet réalisé par les étudiants avait d'importantes « vertus formatrices », affirme l'enseignant qui a piloté le projet, Ammar Grous.

En effet, un projet de synthèse comme celui-ci aide les étudiants à faire des liens entre les différentes matières scolaires. L'application pratique de leurs connaissances dans le cadre d'un projet motivant contribue grandement à leur réussite.
 

« C'est une fierté pour nous et pour notre cégep que d'être à l'avant-garde de projets qui semblent apparemment simples, mais derrière lesquels on a un travail immense. »
— Ammar Grous, enseignant en Techniques de génie mécanique, Cégep de l'Outaouais

Prendre les devants

Joël Martin et ses coéquipiers ont développé une belle complicité avec leur enseignant au fil de ce projet, sur lequel ils ont travaillé sur une période de deux ans. Ils souhaitent maintenant que le fruit de leurs efforts puisse bénéficier à d'autres centres de formation.

« Moi j'aimerais vraiment que notre cégep soit le lead dans ce domaine et montre qu'on est à même, avec les moyens dont on dispose, de fournir un produit digne d'une recherche universitaire », explique Ammar Grous.

En attendant, les enseignants du programme d'hygiène dentaire apprécient la collaboration et voient un effet direct sur le travail de leurs étudiants, qui adoptent des positions plus réalistes avec leurs patients.

« Ça nous permet d'avoir une réalité plus grande, pour s'approcher de [la façon dont] on travaillera [avec des] patients [de] différentes corpulences. »
— Anne Foucault, enseignante en hygiène dentaire, Cégep de l'Outaouais

« C'est le même rapport qu'avec une personne normale », souligne de son côté l'enseignante Anne Foucault.

Le modèle de mannequin qu'ils utilisaient avant n'avait pas d'épaules, précise-t-elle. « Les étudiantes étaient portées à s'avancer beaucoup plus près, ce qui faisait en sorte que leurs positions n'étaient pas adéquates », se souvient-elle.