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D’hier à aujourd’hui et pour demain; les cégeps, incontournables pour le développement du Québec
SAINTE-THÉRÈSE, 15 août 2014 - La Commission jeunesse du parti libéral du Québec a remis en question la place des cégeps au Québec. Je veux réitérer avec force leur pertinence dans le paysage québécois. Le développement du Québec passe par une main-d'œuvre spécialisée et par des citoyens ouverts sur le monde. C'est ce qu'offrent les cégeps aux jeunes qui bâtissent leur avenir : une institution d'enseignement supérieur accessible sur tout le territoire québécois et cela mieux qu'ailleurs en Amérique du Nord. Un lieu privilégié d’inspiration pour un jeune qui veut bâtir son avenir en côtoyant la formation technique et préuniversitaire.
Les besoins de main-d'œuvre spécialisée sont grands et en croissance. Le travail s'est transformé de façon significative durant les deux dernières décennies. Le marché du travail a besoin, aujourd'hui, de personnes ayant plus de connaissances et de compétences spécialisées. Les cégeps forment déjà des personnes de grande qualité qui contribuent au développement des entreprises et de notre société. Les commentaires des employeurs sont quasi unanimes à reconnaître cette qualité. Le citoyen d'aujourd'hui est confronté à la diversité au quotidien, à un environnement en changement continu, à des points de vue très variés et à des chocs de valeurs sociales. Les entreprises et leur personnel ne peuvent plus travailler en vase clos. Les cégeps permettent d’acquérir des outils d'analyse qui offrent une meilleure compréhension des enjeux économiques, politiques, sociaux et humains par la richesse de leur formation.
De nombreux intellectuels d’horizons différents soulignent l'importance de bien préparer nos futurs citoyens à répondre aux nouveaux défis de la diversité culturelle et politique mondiale. Martha Nausbaum, sommité de l’Université de Chicago souligne, dans son livre Les émotions démocratiques, que la formation doit permettre aux individus d’être de bons spécialistes dans leurs domaines et d’être des hommes et des femmes dotées de sens critique et d’empathie pour bien remplir leur rôle de citoyen. Les étudiants de nos collèges d'enseignement supérieur reçoivent une formation générale qui leur permet de mieux comprendre la diversité des préoccupations et des enjeux internationaux. Les aspects interculturels, politiques, religieux et sociaux de notre société actuelle demanderont une compréhension globale de l'humain et de sa complexité. La formation offerte dans nos collèges québécois contribue justement à favoriser l'humanisme.
Le fait de permettre aux jeunes de côtoyer quotidiennement d'autres jeunes d'horizons divers, techniques et préuniversitaires, et d’autres programmes de formation incite aux échanges et à la précision des choix de vie. L’accessibilité aux études supérieures dans toutes les régions du Québec, par l’intermédiaire des programmes préuniversitaires, contribue largement à la diplomation universitaire. Près de 50 % des jeunes au Québec, entre 18 et 24 ans, possèdent un diplôme post secondaire comparativement à moins de 30 % en Ontario; une donnée parmi tant d'autres pour démontrer la qualité de notre système d'éducation.
Nous ne pouvons pas prétendre que les collèges québécois sont parfaits. Il y a certainement place à l'amélioration. D'ailleurs, le premier ministre a justement souligné la mise en place d'une évaluation de certains volets de l'enseignement collégial. Les collèges d'enseignement général et professionnel ont toujours, depuis leur création, révisé leurs façons de faire afin de bien former les étudiantes et les étudiants. Nous pourrions citer de nombreux exemples d’amélioration du réseau collégial en lien avec les universités qui favorisent et consolident la fluidité de la formation post secondaire.
Je me dois de souligner la contribution immense du groupe de personnes qui a élaboré le rapport Parent. Ce fut un acte d’innovation sans précédent. La création des collèges répond aux besoins spécifiques des groupes d’âge qu’ils desservent comme aucune autre institution en Amérique du Nord. Ils permettent aux jeunes de préciser leur avenir dans un contexte d'apprentissage dynamique et administratif simple. L'accès à l’enseignement supérieur sur tout le territoire québécois consolide la démocratisation de l'éducation et favorise les liens d’appartenance aux différentes régions. Le modèle actuel est unique, innovateur et incontournable pour le développement de notre société.
Michel Louis Beauchamp
Directeur général du Collège Lionel-Groulx