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Formation collégiale - Jusqu’où réviser?

11 août 2014 |Josée Boileau |Le Devoir /-Le premier ministre Philippe Couillard a dit non, et la porte s’est refermée sur l’idée d’abolir les cégeps. Mais l’esprit derrière cette proposition des jeunes libéraux flottera-t-il quand le ministre de l’Éducation entreprendra sa révision des programmes collégiaux, ignorant l’étude qui déjà existe ?

L'argumentaire du président de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, Nicolas Perrino, était si mince que, dans un travail de session, il n’aurait pas récolté la note de passage : l’heure est venue d’« envoyer un signal clair qu’on veut une modification dans le système d’éducation au Québec », a-t-il dit. Pourquoi ? Parce qu’il est trop éloigné des besoins des entrepreneurs. Quelles analyses permettent une telle conclusion ?… Néant.

Et quelle est la modification à faire ? L’abolition des cégeps. Pourquoi ? Parce que « certaines personnes disent : “On perd notre temps au cégep” ». Ouf ! Mais qui, où, comment, combien ?… Néant.

« Du vent », avait rétorqué, avec raison, le président de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne, aussitôt rendues publiques les propositions de l’exécutif de la Commission-Jeunesse, jeudi dernier. Juste une envie de brasser la cage (eh, quoi, on est jeunes), sans souci de s’appuyer sur des études actuelles ou passées.

Relire le document gouvernemental qui, il y a vingt ans, avait permis à Lucienne Robillard, alors ministre libérale de l’Enseignement supérieur et de la Science, de rejeter le démantèlement des cégeps aurait pourtant été des plus pertinents. Le constat était implacable : « infaisable sur le plan technique, sans intérêt pédagogique, problématique au chapitre des ressources humaines, trop coûteux et sans intérêt financier », avait résumé Le Devoir quand, en 2004, il avait mis la main sur ce document interne.

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