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Charles Jacques : un diplômé du Cégep Beauce-Appalaches hors de l'ordinaire

Saint-Georges, le 23 janvier 2013 – Charles Jacques pourrait rester assis à la maison en disant que la vie a été dure envers lui puisqu’un accident survenu en très bas âge l’a laissé handicapé par un traumatisme crânien cérébral. Il préfère foncer… à la vitesse que lui permettent ses problèmes d’élocution et un manque de motricité causé en partie par une paralysie du côté gauche de son corps.

Le jeune homme de Beauceville vient de relever un nouveau défi. À l’âge de 25 ans, il a terminé, en décembre, un diplôme d’études collégiales amorcé à l’automne 2006 au Cégep Beauce-Appalaches. « Je me suis inscrit en Lettres et communications parce que j’aimais la poésie, explique-t-il par l’entremise de son interprète, Vincent Dijoux, qui traduit en mots les signes qu’il faits. Après un an et demi, j’ai rencontré un mur lorsque sont arrivés les cours de communications. J’ai alors changé pour les Sciences humaines, profil comportement humain ».

Charles a tout de suite aimé la vie de cégépien. « C’était super de retrouver les amis que je n’avais pu suivre à cause de ma sixième année de secondaire. Et avec les profs, c’était cool. À chaque année j’essayais de me faire au moins un bon ami. Des étudiants, des enseignants dont Nicolas Rochette et Guylaine, la caissière de la cafétéria, ont même appris le langage des signes pour pouvoir discuter avec moi. On m’a accepté. Je me souviens d’une soirée en ville au cours de laquelle des gens me niaisaient. Ce sont des étudiants du Cégep qui ont vu ce qui se passait et qui ont pris ma défense ».

Vincent Dijoux est l’un des six accompagnateurs qui ont côtoyé le jeune homme au cours de son passage au Cégep Beauce-Appalaches. « Charles et moi étions amis pendant que j’étudiais en Techniques d’éducation spécialisée au Cégep, précise-t-il. Lorsque je suis devenu son accompagnateur nous avons mis trois choses au clair. J’étais son ami à l’extérieur des cours, son éducateur pour l’aide aux devoirs et son interprète durant les cours ».

« Charles est quand même autonome, ajoute Vincent Dijoux. S’il a besoin d’aide pour se faire comprendre, je suis là. Dans les cours, je traduis pour lui les questions qu’il souhaite poser aux professeurs. On dîne à la même table. Ça fait beaucoup de temps ensemble. Il est arrivé quelques fois qu’on s’accroche mais nous avons réglé ça entre gars ».

Charles Jacques espère entrer à l’université à compter de l’automne prochain pour y étudier la théologie. Il lui faudrait, pour le faire, une aide semblable à celle que lui ont fournie les services adaptés du Cégep Beauce-Appalaches. Pour passer le temps d’ici-là, il suit trois cours en Lettres et communications. « Un genre de retour à mes premières amours, dit-il. Ça ajoutera à mon bagage, mais ça ne sera pas facile ». Il est conscient qu’il sera difficile pour lui d’intégrer le monde du travail. Il dit étudier avant tout pour le plaisir d’apprendre.

« Je suis le premier étudiant dans mon genre à être diplômé. Peu de gens croyaient que je serais capable d’étudier au cégep. Mes parents m’ont appuyé et ont cru en moi. Je voulais leur montrer qu’ils ne croyaient pas en moi pour rien ».

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Source : Réjean Bergeron
Conseiller en communication
Cégep Beauce-Appalaches
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rbergeron@cegepba.qc.ca