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Les cégeps en pleine adaptation - Montréal déborde

 Le Devoir - 13-14 août 2011 - Claude Lafleur.

En 1970, Robert Bourassa cherchait à se faire élire comme premier ministre du Québec en faisant la promesse audacieuse de créer 100 000 emplois. Aujourd'hui, on prévoit que d'ici, cinq ans, 700 000 postes seront à pourvoir, notamment à la suite du départ à la retraite des baby-boomers. C'est dire que toutes les institutions qui forment la main-d'œuvre de demain s'activent à combler ce besoin pressant.

Les cégeps forment près de 80 000 jeunes aux techniques, en plus d'en préparer 85 000 autres à poursuivre leurs études à l'université.

Les cégeps sont toutefois confrontés à nombre d'embûches, parfois même paradoxales. Ainsi, alors que les collèges de la région de Montréal font face a un surcroît d'étudiants — ils rejettent de 700 à 900 candidatures chaque année —, ceux des régions éloignées souffrent de cruelles baisses de clientèle. En outre, les cégeps tentent de répondre aux besoins des entreprises et des adultes qui ont besoin de formation continue, mais se butent à un manque de souplesse et d'adaptabilité à cause du mode de fonctionnement qu'on leur impose.

Voilà ce que constate Jean Beauchesne, président et directeur général de la Fédération des cégeps, le rassemblement des 48 collèges publics du Québec. «Des 700 000 postes à pourvoir d'ici cinq ans, dit-il, on estime que de 100 000 à 125 000 techniciens seront requis, Il y a donc pour nous une pression importante de ce côté-là.»

4000 adultes en attente

Les cégeps peuvent répondre aux besoins de main-d'oeuvre de deux façons, de poursuivre M. Beauchesne. Il y a d'une part les jeunes étudiants qui obtiennent un diplôme d'études collégiales (DEC) de trois ans en technique et, d'autre part, les adultes qui retournent sur les bancs d'école afin d'acquérir une attestation d'études collégiales (AEC) ou pour rehausser certaines de leurs compétences.

Or, la formation continue des adultes se bute à un sous-financement chronique et à un manque de souplesse, poursuit Jean Beauchesne. «La nécessité de rehausser la qualification des adultes en emploi est un enjeu majeur pour nous, insiste-t-il. Le gros problème, c'est le financement de la formation continue. Actuellement, les cégeps disposent d'enveloppes "fermées", des montants forfaitaires qui, une fois épuisés, laissent des adultes sur des listes d'attente. Ces enveloppes "fermées" ne fluctuent pas en fonction des clientèles qui s'inscrivent dans nos programmes», déplore-t-il.

Ainsi, chaque année, il y aurait près de 4000 adultes en attente de formation, et ce, uniquement pour les douze cégeps de Montréal, rapporte M. Beauchesne. «Problème majeur!», lance-t-il navré.

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