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Frais de scolarité universitaires - Jean Charest renie Jean Lesage et tous les grands bâtisseurs du Québec selon la FECQ

ST-HYACINTHE, QC, le 18 avr. 2010 - C'est en reniant les principes mêmes qui ont bâti le Québec contemporain que Jean Charest a omis de commenter la prise de position du Conseil général du PLQ adoptée en faveur d'une différenciation des frais de scolarité par domaines d'études et, en plus, d'une hausse des frais de scolarité au niveau de la moyenne canadienne. Cette omission laisse présager le pire pour l'avenir de nos universités. En 2009-2010, la moyenne canadienne se chiffrait à 4917 $ par an, contre 1968 $ au Québec : les libéraux proposent une hausse de 250 % ! Ce faisant, il rejette du même coup les conclusions du rapport Parent, fondement même de l'éducation au Québec. Celui-ci prônait l'accessibilité financière aux études comme vecteur de progrès social. « En acceptant la décision de son parti, Jean Charest détruit 45 ans de progrès en éducation au Québec. Il met au rancart l'accessibilité financière aux études, ce qui est la base même de la mobilité sociale au Québec », dénoncent MM. Jean Grégoire et Xavier Lefebvre Boucher, respectivement président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). Selon la FEUQ et la FECQ, si le Parti libéral du Québec veut vraiment favoriser l'accessibilité aux études universitaires, il reviendrait à une politique de gel des frais de scolarité. Cette politique a bien servi les Québécois pendant quinze ans et plusieurs provinces canadiennes y reviennent après avoir fait exploser leurs propres frais de scolarité durant les années 1990. 

Différenciation des frais de scolarité : détruire la mobilité sociale au Québec

M. Charest continue son attaque en règle contre la classe moyenne et les plus démunis en rajoutant une autre mesure régressive à son programme de gouvernement. En effet, en plus de rejoindre la moyenne canadienne, les libéraux proposent aussi de différencier les frais de scolarité selon les programmes d'études : les libéraux privilégient les revenus anticipés. Si l'on se fie à la dérèglementation qui a eu lieu en Ontario, un étudiant en ingénierie paierait en moyenne 7 500 $ par année pour ses études universitaires, un futur avocat, 11 500 $, et un étudiant en médecine, 17 000 $. « Jean Charest vient d'annoncer aux Québécois qu'à présent, on fixera l'entrée dans les programmes différenciés non plus en fonction de la compétence des candidats, mais bien en fonction de l'épaisseur de leur portefeuille. C'est le contraire de l'objectif visé par le Parti libéral, soit assurer l'excellence de nos universités ! », constate M. Grégoire.

Les effets de la proposition sont clairs : en Ontario, la proportion d'étudiants provenant de la classe moyenne a radicalement chuté à la suite de la mise en place de la différenciation des frais de scolarité. « Nous assistons présentement à une mise en place tous azimuts de politiques régressives qui font reculer l'égalité des chances des Québécois. La politique Charest se résume à mettre en place uniquement des mesures pour appauvrir tous ceux et celles qui ne contribuent pas à la caisse électorale du Parti libéral du Québec », constate M. Lefebvre Boucher.

Aide financière aux études : rien de nouveau sous le soleil

Ce n'est pas la résolution prise en vue d'ajuster l'aide financière aux études qui rassure les étudiants. « Les prêts et bourses n'assurent même pas aujourd'hui des conditions de vie décentes aux étudiants. Il manque plus de 70 millions juste pour ajuster les dépenses admises au coût réel de la vie. Si madame Courchesne n'est même pas en mesure d'améliorer cette situation maintenant alors qu'elle reçoit 35 millions du fédéral, comment peut-elle prétendre sans rire qu'elle le fera lorsque les frais de scolarité auront rejoint la moyenne canadienne et été différenciés par programme d'étude ? », demande Xavier Lefebvre Boucher.

En plus d'avoir à composer avec la dette publique, M. Charest annonce du même coup aux étudiants qu'ils auront à assumer un endettement privé plus grand. Selon la FEUQ et la FECQ, ce n'est pas la proposition d'implanter un remboursement proportionnel au revenu qui va réduire cet endettement, bien au contraire! Dans le reste du Canada, où le coût des études universitaires est actuellement beaucoup plus élevé qu'au Québec, la proportion des étudiants ayant une dette d'études de plus de 25 000 $ est passée de 17 à 27 % au cours des dernières années. « M. Charest fait payer ses baisses d'impôt aux étudiants. Il hypothèque du même coup l'avenir du Québec », indique Jean Grégoire.

Rencontre des partenaires de l'éducation : un exercice rendu futile ?

Cette caution de M. Charest sème aussi le doute sur la pertinence de la Rencontre des partenaires de l'éducation de Mme Courchesne, le Parti libéral ayant déjà pris sa décision. « Si la ministre Courchesne espère que les étudiants cautionneront l'aveuglément idéologique de son parti lors d'une rencontre dont elle a écrit la conclusion d'avance, elle fait preuve d'une naïveté navrante. Nous n'irons pas docilement à l'abattoir », promettent MM. Grégoire et Lefebvre Boucher.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) représentent ensemble près de 165 000 étudiants au Québec.

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Renseignements : Mathieu Le Blanc, attaché de presse, FEUQ, cell. : 514 609-3380 ; Ariane Brisson, vice-présidente, FECQ, cell. : 514 554-0576