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Projet-pilote pour immigrants au Cégep de Ste-Foy : plus que de la formation

Par Anne Drolet

(Québec) Imaginez que vos études et votre expérience de travail, même si elles se comptent en années, ne valent plus rien. Que vous soyez obligé de retourner sur les bancs d'école pour réapprendre ce que vous savez déjà. Décourageant, non ? Pour neuf immigrants, le parcours sera un peu moins ardu grâce à un projet-pilote du Cégep de Sainte-Foy.

Qu'ils viennent de la Chine, de la Russie ou du Cameroun, ces étudiants font partie d'un programme accéléré pour obtenir une attestation d'études collégiales en gestion de réseaux. Tous ont étudié et travaillé en informatique ou en électronique dans leur pays d'origine, mais sans que leurs compétences soient reconnues ici.

Parfois, c'est le diplôme qui ne correspond pas aux exigences québécoises, explique Sonia Gaudreault, la responsable du projet. D'autres fois, même si la scolarité est reconnue, des employeurs hésitent à embaucher des immigrants, craignant un décalage entre les formations des deux pays.

Comme ces immigrants sont déjà formés, le programme dure huit mois et demi, au lieu d'un an et demi. Les cours sont faits sur mesure, le professeur s'adaptant aux connaissances du groupe. La formation donne aux immigrants l'occasion de se rafraîchir la mémoire et, le cas échéant, d'assimiler de nouvelles notions. Les non-francophones ont aussi des cours de francisation.

Mais pour Mme Gaudreault, le projet doit être plus qu'une simple formation. Le Cégep s'engage à tous leur trouver un emploi. La responsable lance d'ailleurs un appel aux entreprises qui seraient désireuses d'embaucher les finissants, qui termineront le programme le 23 juin.

La Mexicaine Karla Lugo, 28 ans, est au Québec depuis 16 mois. Son diplôme n'étant pas valide ici, elle était bien heureuse d'avoir accès à un cours accéléré, axé sur le marché du travail. « C'est très complet, il nous donne les outils pour travailler », constate la jeune femme. Son conjoint, qui a aussi une formation en informatique, doit quant à lui faire le programme régulier puis­qu'il n'avait pas d'expérience dans ce domaine avant d'immigrer.

Le projet-pilote, unique dans la province, a été mis sur pied avec l'aide d'Emploi-Québec et du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles.

Mme Gaudreault précise que, s'il s'avère concluant, il pourrait être reconduit l'an prochain dans cette discipline ou dans une autre.