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Dépôt du budget 2021-2022 du Québec - L'art de rater le coche avec brio, juge le SPGQ


Québec, le 25 mars 2021 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce vivement les coupes de 5 000 postes annoncées dans le cadre du budget 2021-2022 du Québec que vient de déposer le ministre des Finances, Éric Girard.

« C'est ainsi que le ministre remercie son personnel après plus d'un an de pandémie à tenir l'État à bout de bras? C'est complètement indécent, d'autant plus qu'il ne négocie même pas de bonne foi actuellement, juge Line Lamarre, présidente du SPGQ. Le personnel de l'État a fait des miracles au quotidien en plus de s'adapter au télétravail dans des conditions loin d'être idéales. Malgré tout, il a augmenté sa productivité et permis au gouvernement de réaliser des économies importantes. Le gouvernement va continuer de presser le citron alors que nos membres vivent de la surcharge et plusieurs sont au bord de l'épuisement. »

Le personnel de l'État devra continuer de faire plus avec moins, puisque les dépenses des ministères seront réduites de 0,2 %. « Comme tous les coûts augmentent, cela signifie que moins de ressources seront disponibles pour assurer les services à la population », ajoute Mme Lamarre.

Discrimination et retard salarial
En plus, ce budget n'offre rien pour régler la discrimination systémique envers les milieux de travail majoritairement féminins. « La mesquinerie de ce budget est flagrante, car il ne propose rien pour combler le honteux retard salarial qui afflige encore de trop nombreuses personnes au Québec. L'occasion était pourtant belle de contribuer à la relance économique en remettant des dollars dans les poches des Québécoises et des Québécois. Quel effroyable rendez-vous manqué pour dynamiser la croissance, l'employabilité et la productivité », exprime Line Lamarre.

Régionalisation de certains postes
Le SPGQ voit d'un bon oeil la régionalisation de 5 000 postes rendue possible par le télétravail. « Nous sommes heureux que cela permette une meilleure conciliation travail-vie personnelle et une diversification des lieux de travail pour plusieurs personnes », estime Mme Lamarre. Néanmoins, cela devra se faire avec un équipement adéquat fourni par l'employeur. Le personnel a été conciliant en début de crise en acceptant d'utiliser ses outils personnels, mais cela n'est pas une solution à long terme.

Réinvestissement en éducation
Évidemment, le SPGQ est aussi favorable au réinvestissement de 556,3 millions $ en éducation supérieure. « Toutefois, les 15 millions $ consacrés à la santé et au bien-être des étudiants et du personnel sont insuffisants compte tenu des besoins. Nous constatons quotidiennement à quel point les besoins sont criants, notamment pour les services des psychologues, des aides pédagogiques individuels et des conseillers en orientation », note Line Lamarre. Or, créer de nouveaux postes ne suffira pas, cela doit s'accompagner de meilleures conditions de travail. Actuellement, les problèmes d'attraction et de rétention de personnel sont énormes.

Culture et langue
Le SPGQ se réjouit aussi des investissements en culture, notamment pour permettre un meilleur accès aux jeunes. « Espérons que les musées nationaux ne seront pas une fois de plus oubliés dans l'exercice », indique la présidente du SPGQ.

En outre, le syndicat juge intéressante, mais insuffisante, l'injection de 104 millions $ sur les six prochaines années pour assurer la défense et la promotion du français, de même que la somme additionnelle de 100 millions $ en culture pour soutenir, entre autres, le patrimoine immobilier et la mise en place d'infrastructures culturelles en région. « Défendre et promouvoir la langue française en y consacrant 2 $ par Québécois pendant 6 ans, c'est plutôt anémique », observe Mme Lamarre.    

Finalement, le SPGQ tient à saluer l'attribution de crédits pour mettre en place le réseau de maisons de la culture, de même que pour ériger les maisons des aînés et de nouvelles écoles. Cependant, à s'attarder outrageusement au béton et aux infrastructures, ce budget laisse en plan trop de Québécoises et de Québécois profondément touchés par la pandémie, de même que toutes celles et tous ceux qui ont mis courageusement l'épaule à la roue en ces temps difficiles et qui ne percevront que très peu d'amélioration à leur qualité de vie.

À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente près de 30 000 spécialistes, dont environ 21 000 dans la fonction publique, 5 400 à l'Agence du revenu du Québec et 3 600 en santé, en éducation et dans les sociétés d'État.

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Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec

Renseignements
Philippe Desjardins
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